Hiver 19-20. Assemblée publique – Musée national de l’histoire de l’immigration
Le vendredi 14 février, l’École des Actes tiendra sa première assemblée de l'année dans un Musée, celui de l'immigration, à l'invitation de l’association Civic City.
Cette assemblée publique poursuivra le travail en cours dans l’École depuis octobre dernier : contre la volonté politique omniprésente et criminelle de séparer et d’opposer classes populaires et immigration, il faut ouvrir et établir un tout autre espace de pensée, selon lequel l’immigration est depuis toujours la base et le noyau des classes populaires, en France mais aussi dans tout pays. Comme l’a dit un participant de l’École : « Dans le monde, il n’y a pas un pays qui n’est pas immigré ».
Il y sera question de la nécessité de créer une autorisation de travailler pour celles et ceux qui arrivent en France et veulent y construire une vie, et de supprimer la pratique des OQTF (obligation de quitter le territoire français) qui criminalisent tous ceux qui l’asile ou tout autre titre de séjour est refusé.
Vous pourrez découvrir lors de cette occasion une méthode de travail unique inventée dans notre École et qui est son Assemblée, à laquelle nous vous invitons cette fois à participer. Les assemblées ont lieu chaque semaine au sein de l’École, le mercredi et le vendredi après les cours de français. Toutes les discussions y sont au régime de l’égalité de parole de chacun. On part de l’idée de chacun afin que se construise au fur et à mesure une véritable pensée collective. La discussion n’y est ni de l’ordre du bavardage qui ne construit rien, ni de l’ordre du débat d’opinion, où chacun repart avec les idées qui étaient déjà les siennes au début. Il s’agit d’un véritable travail collectif, en étant attentif à chaque fois aux idées nouvelles qui vont surgir et qui peuvent éclairer d’un jour nouveau les questions traitées.
La raison d’être de ce travail, qui demande patience, écoute et rigueur, est d’abord de constituer une connaissance vraie et directe des situations de notre monde, non pas au travers de supposés savoirs « scientifiques » ou journalistiques déjà existants, mais à partir de l’expérience des gens eux-mêmes. Toutes les choses dites dont systématiquement traduites au fur et à mesure dans l’ensemble des langues des participants (soninké, peul, arabe, anglais, bengali…) de manière à ce que chacun puisse suivre le déroulement de la discussion et y participer.
Notre conviction est qu’il faut travailler activement à créer un nouvel espace de pensée ayant pour enjeu non pas simplement d’aider ou de soutenir les jeunes gens de provenance étrangère sous le coup des urgences immédiates auxquelles ils doivent faire face, mais de constituer une capacité collective et largement partagée à chercher ensemble une idée juste, forte, capable de nommer à la fois ce qui manque et ce qui devrait et pourrait exister.
Ceci nous engage toutes et tous, au regard du pays dans lequel nous voulons vivre.
Nous vous invitons à entrer avec nous ce jour-là dans la poursuite du travail de nos assemblées.