Télécharger PDFPar « institution », nous avons en tête la proposition de Saint Just selon laquelle sans institutions civiles, les parties les plus faibles de la population ne peuvent être défendues et protégées contre tout « gouvernement négatif ». Raison pour laquelle ces institutions devraient être conçues comme « des institutions civiles par lesquelles un enfant peut résister à l’oppression d’un homme puissant et inique ». [Institutions républicaines / Œuvres complètes, Folio Histoire 2004, page 1090]
Des participants de l’Ecole nous ont dit : « Si l’Etat était comme l’Ecole des Actes, alors nous n’aurions pas de problèmes pour vivre ici ». Et aussi : « L’Ecole des Actes, c’est notre ambassade, une ambassade du monde entier ».
Nous voudrions donc partager l’existence de l’Ecole des Actes comme une grande et bonne nouvelle dont nous espérons que d’autres pourront s’inspirer à leur tour. Car nous ne sommes certainement pas seuls à penser qu’aujourd’hui les Etats ne sont plus des points d’appui pour une organisation juste de la vie collective. Nous en avons tiré cette conclusion : Il faut que des lieux nouveaux travaillent à ce que le cœur de la politique, ce soit une capacité politique des gens eux-mêmes, bien plus vaste et fondée que ce qui constitue jusque là le domaine des politiciens professionnels et des experts de tous bords.
Le véritable changement politique, ce serait à nos yeux que les populations les plus maltraitées puissent énoncer et fonder leurs propres idées, énoncés, orientations, et tenir, sur ce qui est « normal », juste et bon, un propos, une conviction, argumentés, solides, sur eux-mêmes et leur vie. Cela seul est à même de faire pièce aux discours dominants et d’ouvrir un chemin d’organisation politique nouveau.
C’est pourquoi il serait très heureux et très utile que commencent à exister des lieux qui, comme l’Ecole des Actes, travaillent à construire un pôle de pensées, d’exigences, de principes et de capacités, porteur d’un rapport au réel infiniment plus vaste, plus complexe et plus juste que celui des Etats et des gouvernements. Nous faisons fond pour cela sur une capacité de pensée des gens, sous certaines conditions de travail collectif dont nous avons découvert par la pratique quelques premiers points de méthode.